Quand on écrit un roman, il arrive parfois que certaines idées surgissent sans prévenir, un peu comme une galerie inattendue dans un réseau souterrain. C’est exactement ce qui s’est passé avec Le Puits des Âmes. Un jour, en plein développement de l’intrigue, une pensée m’a traversé : « Et s’ils allaient sous terre? » Pas de justification complexe, pas de plan stratégique. Juste une intuition. Et elle s’est imposée comme une évidence.
Alors oui, j’ai pratiqué la spéléologie pendant de nombreuses années, exploré quantité de gouffres et de cavités en Suisse et en France voisine, mais non, ce n’est pas pour ça que j’ai glissé ces scènes dans le roman. Ce n’est pas un prétexte pour parler de moi ou pour étaler mes souvenirs d’explorateur. C’est simplement que l’histoire m’y a conduit. Naturellement.
Il se trouve qu’un de mes personnages principaux est spéléologue dans la vraie vie. Il m’a semblé cohérent — et même intéressant — d’utiliser cette facette de lui pour enrichir le récit. Et puis, soyons honnêtes : faire descendre ses personnages dans un gouffre mystérieux, c’est ouvrir un nouveau territoire narratif. Cela ajoute de la tension, de l’aventure, une atmosphère un peu hors du temps. La terre devient un personnage à part entière, avec ses secrets, ses échos, et ce silence si particulier qu’on ne trouve que sous terre.
Pour créer ce gouffre fictif, je me suis appuyé sur mes connaissances en géologie. J’ai tenté de rendre l’environnement crédible, sans alourdir l’intrigue. Il fallait que ce décor soit un moteur d’émotions, pas un cours de sciences naturelles. J’espère que le pari est réussi.
L’image qui accompagne cet article a été réalisée par mon ami photographe Cesare Marchitto lors d’une de nos explorations. Elle capture bien l’ambiance de ces instants suspendus, entre émerveillement et concentration absolue.
Au final, je trouve que ces scènes souterraines s’intègrent harmonieusement à l’histoire. Elles lui apportent un souffle différent, un petit goût d’aventure qui me plaît. Et puis, qui sait ? Peut-être que ces descentes dans l’obscurité vous mèneront, vous aussi, à découvrir d’autres profondeurs — intérieures, cette fois.